Notre définition de la nature sera simple : la nature, c’est l’ensemble des éléments qui nous entourent et qui ne sont pas modifiés ou construits par l’homme.
Par exemple, la forêt, l’eau, les animaux. Cette nature se retrouve bien sûr dans les territoires inhabités, mais aussi dans les villes ou les villages, comme l’écureuil qui vit parmi nous.
La nature est à la fois fragile et forte. Fragile comme la plante minuscule qui renaît chaque printemps ou forte jusqu’à s’emporter comme une mer déchaînée. Par-dessus tout, la nature fascine par sa complexité et par sa beauté : comment rester indifférent devant la toile fine tissée par l’araignée ou encore devant toute la palette de couleurs que nous offre la nature au fil des saisons ?
L’amour de la nature habite Jean Paul dès son enfance. Son chef scout a écrit de lui : « Il aime le scoutisme et la nature passionnément. » On sait que très jeune il va à la pêche et fait du canot. Avec son professeur de dessin, il passe de beaux jours d’été à peindre la nature. En ville, ils font des natures mortes et Jean Paul s’en amuse, intitulant l’un de ses tableaux Nature bien morte ! Une de ses premières œuvres s’intitule Hibou premier. Il peindra des hiboux toute sa vie.
Plus tard, dans la vingtaine, il va en vacances avec ses parents à Saint-Fabien-sur-Mer au Québec. Il y peint de nombreuses toiles représentant la nature de cette région du Bas-Saint-Laurent.
Dans les années 1950 et 1960, à l’époque de ses grands tableaux abstraits, Jean Paul n’en démord pas : dans ses mosaïques de couleurs, c’est la nature qui s’éclate. Une nature qu’il fréquente d’ailleurs dans la campagne française où il vit, à Vétheuil, puis à Saint-Cyr-en-Arthies. Il va à la pêche et chasse le sanglier comme Obélix le Gaulois ! À partir des années 1970, les voyages de chasse et de pêche dans le Grand Nord québécois marquent son œuvre : les oies, les orignaux, les icebergs, le vent et les feuilles envahissent de plus en plus la toile.
À la fin de sa vie, il s’installe dans un beau manoir de l’Isle-aux-Grues, au large des rives de Montmagny. Il vit au rythme des oies blanches. Son œuvre ultime, L’Hommage à Rosa Luxemburg, réalisée en 1992, témoigne de cet engagement total envers la nature.
C’est là qu’il s’éteint, le 12 mars 2002.
Lire plus
Philippe Briet, Extraits d’un entretien publiés dans le catalogue de l’exposition Riopelle, Peintures, estampes, Musée des beaux-arts et Hôtel d’Escoville, Caen, 12 mai-15 juillet 1984. S.p.